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En retard, je suis en retard… Je cours dans les rues parisiennes et trouve enfin l’adresse où Stéphan Guérin-Tillié attend tranquillement un téléphone en main. Après de plates excuses de ma part, nous allons dans ses bureaux et commençons l’interview. Le jeune réalisateur est un passionné, il aime son film, il aime ses acteurs et il nous en parle avec la même passion qu’un père pour son fils…

>>> Pour commencer, peux-tu nous dire ce qui t'a amené à la réalisation ?

Stéphan Guérin-Tillié : C’est une volonté qui vient de l'écriture et ce depuis longtemps. Je ne pense pas que je réaliserais quelque chose que je n'aurais pas écrit. J’écris depuis longtemps, au départ c'était des petites scénettes, puis des pièces, des petites nouvelles et par la suite, avec mon métier d'acteur m'est venue l'envie de raconter des histoires par le biais du court-métrage.

En fait, tout cela s'est fait très naturellement. Pour moi, au jour d'aujourd'hui c'est très compliqué d'être un acteur avec uniquement cette casquette là. D'abord, parce qu’on n’a pas forcément les rencontres que l'on a envie d'avoir. J’entends par là qu'on aimerait être désiré par beaucoup de metteurs en scène mais que cela ne se fait pas forcément et je trouve qu'être constamment l'objet du désir, c'est un peu compliqué. Psychologiquement, c'est parfois difficile et parfois lourd. Et puis, l'écriture permet d'affirmer son univers. C'est vraiment une évolution naturelle et que je pense normale. J'ai toujours envie de jouer comme acteur mais j'ai pris beaucoup de plaisir à faire le film.

>>> Tu pensais à la réalisation avant d'être acteur ?

S.G-T : Tout vient vraiment de l'écriture. Quand j'ai commencé le métier de comédien, j’écrivais déjà. Ce n'était pas dans un but de pièce ou de film mais l'écriture était un moyen d'expression que j'aimais bien et qui me permettait une vraie liberté. On n'a pas besoin de grand-chose pour écrire, être seul chez soi et utiliser son imaginaire.

Au départ j'avais une vraie envie d'être comédien et acteur et au fur et à mesure des tournages, des pièces, je me disais que je devais écrire mes histoires. Je comprends que l'on puisse vouloir n'être qu'interprète mais je pense qu'on en tire une frustration et qu'il est important d'être moteur du désir.

Lorsque tu réalises ce que tu as écrit, tout cela t'appartient vraiment. Bien sûr, il y a les équipes techniques et artistiques qui t'entourent mais c'est malgré tout ton univers, c'est magique. Il y a un coté "dieu" dans cela, pas dans le sens du pouvoir absolu mais plutôt dans l'idée de pouvoir créer ton propre univers et de lui donner vie.

Une des séances qui m'a le plus émue c'est lorsque après deux semaines de tournage nous sommes entré dans l'appartement d'Edy, dans son décor. Ce que je voyais correspondait point par point à ce que j'avais imaginé, à ce que j'avais écrit. C'était tout à coup très émouvant de se retrouver face à ça.

>>> Tu as d'ailleurs fait un gros travail sur le story-board du film ?

S.G-T : Oui, on a beaucoup travaillé sur cette étape-là. Si tu veux, au départ nous avions l'écriture et un producteur emballé par le scénario. Ensuite, j’ai fait des lectures avec Frédéric Bourboulon (ndlr : le producteur du film) et il a mis le doigt sur des petites choses et puis quand le projet est véritablement parti en terme de financement, j’ai demandé à Frédéric un grand temps de préparation. Je pense que plus tu prépares et plus tu vas au bout de tes désirs et cela te permet de mieux cerner les problèmes lors du tournage.

J'ai fait un premier découpage du film en utilisant mon scénario et ensuite j'ai demandé à Fred Remuzat qui est le story-boarder et le directeur artistique du film de venir créer avec moi le story-board. Au fur et à mesure que nous avancions, je lui expliquais mes souhaits et mes désirs concernant les décors et lui, traduisait en dessin tout ce que j'avais en tête. Bien sûr, il s'agissait d'un travail de collaboration et ce partage nous a permis de vraiment bien préparer le film.

>>> Pour le choix des acteurs, tu avais déjà une idée précise des gens que tu souhaitais voir sur le plateau ?

S.G-T : En fait, ça s'est passé en plusieurs temps. D'abord, je ne voulais pas travailler avec un Casting Director, non pas parce que je méprise cette profession mais étant donné que je suis acteur à la base, je crois bien connaître les acteurs et il y en avait beaucoup avec qui je souhaitais travailler.

Dans le cas de François Berléand, il est clair que j'ai créé le film pour lui. Je voulais l'amener dans une couleur de personnage que l'on ne lui connaissait pas encore. Ce n’était pas ma seule ambition mais raconter cette histoire avec lui c'était vraiment ce que je souhaitais.

Pour Marion Cotillard, c'était aussi une évidence. D'une part parce que c'est une actrice qui à été très présente dans ma vie et puis bien sûr parce qu'elle est tout simplement incroyable devant une caméra.

Ensuite, il est vrai que je n'ai pas pensé à Philippe Noiret dès le début même si c'est un immense acteur et que je ne peux que redire quelle joie cela a été de travailler avec lui. Humainement et artistiquement j'ai eu l'impression de rencontrer un père. Mes rapports ont été vraiment très forts avec lui. Au départ, et c'est un petit scoop, j'avais pensé à Michel Bouquet qui m'a dit oui et puis finalement, nous avons dû reculer le film dans le temps et il ne lui était plus possible de participer à l'aventure à cause d'une pièce de théâtre.

Ensuite, j'ai rencontré Jean-Pierre Marielle qui lui aussi m'a dit oui et pour X raisons qui ne regarde que lui, il m'a lâché un mois et demi avant le début du tournage ce qui a eu pour action de stopper la prépa du film.

>>> Si près du tournage, cela ne fut pas trop difficile à gérer ?

S.G-T : Si, bien sûr, ce fut une grande angoisse mais le hasard fait bien les choses et lorsque l'idée de faire le film avec Philippe Noiret nous est apparue, ce fut le bon choix. En fin de compte j'ai eu une chance énorme de voir un acteur de 75 ans passer le relais à un jeune réalisateur. Il a tellement donné de son temps de son talent que je ne peux qu'être heureux de ce choix.

>>> Lorsque Philippe Noiret parle de toi il te nomme assez tendrement "le petit con". Que veut-il dire selon toi ?

S.G-T : C'est vrai que j'ai été assez directif avec les comédiens parce que j'avais une vision très précise des personnages et surtout parce que je souhaitais emmener les comédiens vers une certaine perfection. Je crois qu'il a été sensible à ça. Il est vrai que nous, acteurs, on rencontre moins de réalisateurs qui ont un souci permanent du jeu des comédiens. Je ne voulais pas me contenter de quelque chose de simplement bien, je voulais qu'ils m'offrent le maximum.

>>> Le travail avec Cyrille s'est fait sur les mêmes bases ?

S.G-T : Complètement ! Nous avons travaillé sur une scène extrêmement difficile qui a duré 2 jours. Au départ, Cyrille était très bon car il est de toutes façons un excellent acteur mais je voulais plus. La première nuit on a eu des choses très bien mais ce n'était pas ça et la deuxième nuit dans le RER, j'étais sur lui tout le temps et ça à décollé de façon extraordinaire. C’est un vrai bonheur que l'emmener sur un terrain inconnu. Parce qu'on est tous pareil, on a des pudeurs et lorsque tu arrives à aller plus loin c'est un vrai bonheur.

>>> Tu lui demandais de s'abandonner le plus totalement à son personnage ?

S.G-T : Oui, c'est ça mais ce fut pareil avec tous les comédiens. Ils ont tous reçu le scénario bien avant le démarrage du film même s'ils ne jouaient qu'une seule journée ou deux phrases. Il n'y a pas eu d'essais avec les comédiens sauf pour Yves Verhoeven qui est lui aussi venu en remplacement d'un autre acteur. Je l'avais vu dans un film d'Audiard "Regardes les hommes tomber" où il est extraordinaire.

>>> Tu me parles d'Audiard, sans vouloir te coller une quelconque étiquette est ce que tu peux nous dire si ton cinéma se réclame d'un quelconque style ?

S.G-T : En fait, je ne sais pas. Je vois les réactions au film et ce dernier est vraiment atypique. Il ne se promène pas que dans un seul genre. Il est l'alchimie des cinémas que j'ai aimé. Ça passe par Jacques Audiard, les frères Cohen, le cinéma asiatique et sa pureté dans les cadres et sa volonté esthétique qui n'est pas pour le coup esthétisante.

J'espère avoir mon propre style et pour le moment, je vois que le film ne laisse pas indifférent. C'est plutôt réjouissant parce que je ne voulais pas faire un cinéma consensuel. Ce n'est pas un cinéma formaté, c'est un film d'une certaine lenteur avec une musique totalement atypique dans le cinéma. En fait, je crois que ce film me ressemble assez.

>>> Cyrille joue un personnage que l'on ne lui connaissait pas. Comment as tu pensé à lui pour ce rôle ?

S.G-T : A dire vrai, au départ je n'avais pas pensé à lui. Je voyais le personnage comme quelqu'un de très jeune et j'ai cherché des acteurs de 22, 23ans. J'ai fait le tour des agences et j'ai rencontré quelques acteurs mais au final, ce n'était pas ça. J'ai commencé à réfléchir aux raisons qui faisaient que je ne trouvais pas ce que je cherchais et je me suis rendu compte que les personnages étaient finalement plus âgés que ce que je pensais au départ.

Et puis, un soir, Marion m'a reparlé de Cyrille que je n'avais pas vu depuis un moment et là, ça a fait tilt ! Je me suis dit c'est une super bonne idée parce que Cyrille va être inattendu là dedans. Pour le coup il est vraiment à contre emploi. On a fait une lecture avec les deux autres acteurs que j'avais choisi et j'ai su que j'avais fait le bon choix. La seule condition à ce rôle c'était que Cyrille devait se raser la tête. Pour l'anecdote, c'est moi qui lui ai rasé la tête le jour du tournage. Il était arrivé avec les cheveux très court mais je voulais plus. Il me disait que la longueur était la bonne et moi j'étais avec ma tondeuse et je ne lui ai rien épargné :) Je trouve que cela lui fait une tête incroyable, il reste beau mais semble terriblement dangereux. Les retours des diffusions presse du film sont assez bluffés par sa prestation. Cela dit, c'est une scène forte du film et il est vraiment allé jusqu'au bout de son personnage.

>>> Aujourd'hui tu es en pleine promo du film et c'est un peu la dernière étape : est ce que tu appréhendes ce moment ou bien es-tu fier de ce que tu offres?

S.G-T : Tu sais, j'ai fait exactement le film que j'avais envie de faire. Je l'ai fait comme je le souhaitais avec les gens que je voulais. Tout ça, c'est un luxe énorme. Le film, je le revendique à 2000% ! J'en suis extrêmement fier. Alors maintenant, cela n'enlève en rien les angoisses inhérentes à sa sortie.

Le problème c'est que tu passes deux à trois ans de ta vie sur un projet et tu le livres à des critiques qui voient 30 à 40 films par mois et pour qui ce n'est qu'un film de plus. Bien sûr, tout le monde n'est pas content du résultat et naturellement cela blesse. J'espère juste que le film va être partagé, qu'il va vivre de sa propre vie et rencontrer son public.

En France, en règle général soit le cinéma se veut auteuriste soit divertissant. Je crois que mon film se situe dans ses deux univers. Je revendique une certaine profondeur, des personnages sombres et en même temps on est dans le polar, dans la dérision. Du coup, cet entre-deux peut déstabiliser les gens qui ont l'habitude de ranger les choses dans des petites cases.

>>> À ce propos, est ce que tu t'es censuré au niveau de l'écriture du film afin d'éviter cette fameuse déstabilisation?

S.G-T : Non, je n'ai rien censuré. Bien sûr j'écrivais mon premier scénario et je savais qu'il y avait des scènes qui étaient de vrais gouffres financiers. Par exemple lorsque j'écrivais la scène du RER où Cyrille est présent, je savais qu'il nous faudrait obtenir une autorisation et qu'en plus cela aurait un coût important pour la production mais jamais je ne me suis censuré.

>>> Les démarches que tu as réalisé pour récolter les fonds nécessaires au film se sont-elles bien passées?

S.G-T : Assez facilement, CANAL PLUS a dit oui tout de suite puis ensuite FRANCE 2 et après le film a été acheté par STUDIO CANAL tout cela sur une période d'un an et demi. Le temps qu'ils lisent les scénarios, qu'ils nous donnent leurs avis.

>>> Quel était ton comportement sur le tournage ?

S.G-T : J'ai pu, par moments, me comporter comme un vrai tyran. Tu as une équipe de 50 personnes que tu dois sans cesse focaliser sur un seul objectif, le tien. Forcément, il y a eu des tensions. Mais au final, humainement, les choses se sont bien passées. J'ai eu un producteur qui a tout de suite cru au film et qui m'a vraiment aidé.

>>> La pression financière n'était pas trop lourde à gérer durant le tournage ?

S.G-T : Le film n'a pas été fait avec un énorme budget puisqu'on est à 3 millions d'euros. Lorsque l'on voit le film, on a plutôt l'impression qu'il en a coûté 7 ou 8. Ça a été la chance de travailler avec des gens qui y croyaient et qui ont donné tout leur talent.

>>> Au jour d’aujourd’hui, est ce que tu veux continuer à être acteur ou bien est ce que cette expérience en tant que réalisateur a bouleversé tes envies ?

S.G-T : Il faut savoir qu’en France, chaque année, il y a 220 nouveaux films dont 67 premiers films. Sur les 67 réalisateurs qui tentent l’aventure, il n’y en a pas 67 qui en font un second alors même si j’ai très envie de continuer cette aventure-là, il faudra que je trouve le bon sujet. Je n’ai pas envie de me précipiter. Je veux prendre le temps de digérer tout ce qui vient de se faire avec « Edy ». Si je suis arrivé à l’écriture de ce film, c’est par ce qu’il y avait derrière moi presque 14 ans de parcours. Maintenant, il faut que je réfléchisse à ce que j’ai envie de raconter, mais bien évidemment, j’ai envie de continuer ! Ça, c’est une certitude. En tout cas, le virus est inoculé et ça va être compliqué de m’en passer. « Edy » est la plus belle chose que j’ai faite dans ma vie et j’ai forcément l’envie de récidiver. Ce film me place en complète adéquation avec mes envies et mes désirs et c’est quelque chose de vraiment rare.

En tant qu’acteur, on n’a pas forcément à défendre des projets dont on est fier. On fait aussi des choses de manière alimentaire parce qu’il faut bien vivre. En tout cas lorsque l’on est à mon niveau c'est-à-dire ni une star ni un inconnu, il faut savoir que parfois on t’offre un peu et d’autres fois, c’est à toi d’aller chercher les choses.

>>> Avant l’aventure Edy, tu es passé par deux courts-métrages dont un qui se nomme « Requiem ». C’était un « Edy » avant l’heure ?

S.G-T : « Requiem » se retrouve un peu dans le long métrage. En fait, lorsque j’étais sur l’écriture, devant mon écran, je nommais le film « Edy ». Mais comme c’est un polar, au final, lorsque je l’ai envoyé à mon producteur, je l’ai nommé « Requiem ». Et puis, très vite, on s’est aperçu que ce ne serait pas le titre. D’abord parce que « Requiem » avait déjà été beaucoup usité et aussi parce que je voulais m’éloigner du court-métrage. Le court est beaucoup moins sombre que le long et puis « Edy » au final, cela relate tellement bien le parcours du personnage de François Berléand dans le film.

>>> François Berléand dit du film que c’est un de ses meilleurs souvenirs de tournage. C’est extrêmement flatteur non ?

S.G-T : François n’a pas raté une seule journée de tournage, il est présent dans presque toutes les scènes sauf une et je crois pouvoir dire qu’il a beaucoup aimé le film. En tout cas, il le défend becs et ongles. Lorsqu’il est sorti de la première projection, moi, j’étais extrêmement tendu par rapport à son ressenti et quand il m’a pris dans ses bras pour me dire qu’Edy était le film dont il était le plus fier, je suis resté un peu estomaqué.

>>> Quelle sera ta journée le 2 novembre, jour de sortie du film ?

S.G-T : Ça va être terrible ! Là, je suis déjà angoissé parce que nous avons les retours de la presse et que certains sont très positifs et d’autres moins. Je me demande comment les gens peuvent passer à coté du film, j’ai un peu peur d’être incompris. Et puis, ce qui est douloureux, c’est qu’il y a 15 films qui sortent chaque mercredi et que malheureusement, très peu d’entre eux ont une belle vie.

>>> Le casting de choix peut attirer du monde ?

S.G-T : C’est vrai que le casting est de qualité mais le public fait son choix selon des critères parfois surprenant et puis « Edy » est un film adulte. Il est clair qu’il ne va pas intéresser les ados de 15 ans. La cible est de 20 à 77 ans mais sûrement pas les « mangeurs de pop-corn ».

Je suis tellement heureux et tellement fier de ce film que j’ai encore envie de le garder un peu pour moi.

>>> L’idée de le donner au public t’est difficile ?

S.G-T : Oui, c’est difficile. Je sais comment je réagis en tant que spectateur et je crains la réaction du public. Ne pas être apprécié est forcément douloureux.

>>> Tu envisages de te rendre au moins une fois en salle pour voir les réactions du public ?

S.G-T : Oui, bien évidemment. Nous allons commencer une tournée des villes de province où j’aurai les premières réactions du public et il est clair que j’irai en salle par curiosité pour voir comment ça se passe. Pour le moment ce qui me rassure c’est que tous les acteurs qui ont vu le film l'ont adoré. Bien sûr ce n’est pas un but en soi mais c’est tout de même un plus que je ne veux pas négliger. Il est souvent difficile pour un acteur de se trouver bien dans un film. Lorsque François Berléand me dit qu’il n’y a qu’un plan dont il n’est pas content dans le film, je suis heureux :)

>>> Nous allons rester sur cette note positive et souhaiter tous les bonheurs au film mais avant de conclure, si tu devais retirer un moment de toute cette aventure, lequel serait-il ?

S.G-T : Je réfléchis… Marion partait tourner le film de Tim Burton. J’avais décidé de l’accompagner à l’aéroport avec en main la première version du scénario dont elle avait été à peu près la seule lectrice. Elle m’a dit qu’il était temps de l’envoyer, que le scénario était formidable et que je ne devais plus attendre. Nous avons pris une enveloppe, Marion a écrit un petit mot pour le producteur en lui disant que c’était le scénario d’un ami et qu’elle le trouvait très bon et qu’elle aimerait bien qu’il y jette un œil.
Deux semaines plus tard, alors que j’étais chez moi, j’ai eu un appel de Frédéric Bourboulon qui m’a dit « j’ai lu le scénario. Il m’a beaucoup plu. Pouvons nous nous rencontrer ? ». Trente minutes plus tard j’étais dans son bureau ou nous avons passé l’après-midi ensemble. J’ai senti qu’il avait envie de faire le film. A la fin de l’entretien, il a ajouté que pour lui le cinéma c’était aussi une histoire d’amitié et j’avoue que j’ai halluciné d’entendre cette phrase. Je trouve ça de plus en plus rare dans cet univers. Une semaine après, il me rappelait à nouveau chez moi « Okay, je fais le film »…

Philippe HUREL pour CyrilleThouvenin.net

 
       
 

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