Le 07/12/01, l'équipe de Site Fan s'est rendue pour vous aux Mots à la Bouche, librairie du Marais où avait lieu une séance de dédicace du DVD de Juste une question d'amour . Cyrille n'était pas présent. En revanche, Martine Chicot, la productrice (avec laquelle nous aimerions organiser un chat prochainement), était là, avec le scénariste Pierre Pauquet et Stephan Guérin-Tillié. La petite salle voûtée du sous-sol était surbondée et JB est resté bloqué dans les escaliers. Seul Louis avait réussi à se glisser dans les premiers rangs. Quant à Stéphane il essayait tant bien que mal de prendre quelques notes en se servant du dos de David comme écritoire. Voici un petit résumé de ce que nous avons retenu de cette soirée.
Juste une question d'amour , comme la plupart des téléfilms, est le résultat d'un travail collectif réalisé en plusieurs étapes. La productrice faisait une collection de téléfilms abordant des sujets de société pour France 2, qui consacre à ce type de programme ses soirées du mercredi. Martine Chicot a contacté Pierre Pauquet afin de lui demander s'il n'avait pas une idée d'histoire d'amour à lui soumettre. Il lui a proposé une histoire d'amour entre deux garçons, inspirée de sa propre vie. France 2 a accepté la diffusion à la seule vue du synopsis. La productrice pense que ceux qui ont pris cette décision ne se sont pas vraiment rendu compte des conséquences de leur accord, à savoir qu'il s'agirait du premier téléfilm diffusé à une heure de grande écoute, dans lequel une histoire d'amour entre deux garçons serait abordée frontalement et sans fard, exactement comme une histoire hétéro. Pierre Pauquet a eu un plaisir particulier à écrire cette histoire, mais il a écrit beaucoup d'autres histoires d'amour, et ce qui est important pour lui, c'est l'émotion que l'on donne.
Cette première version était très différente de celle qui a été réalisée. En effet, l'action se passait à Paris, avec " le Tango " (une discothèque gay à Paris) comme toile de fond. C'est alors que la réalisation du film a été confiée à Christian Faure. Il a défendu le scénario face aux critiques. La deuxième version dialoguée, transportée en province a été critiquée sur la fin par le diffuseur, mais l'équipe a tenu bon. En revanche, il n'y a plus eu d'opposition au moment du montage. Le tournage a eu lieu dans un climat très détendu en Belgique, dans la région de Bruxelles. En visitant le plateau Pierre Pauquet, ému, se souvient surtout qu'il y régnait une ambiance de franche bonne humeur entre les prises. En revanche lors du tournage de certaines scènes, l'ensemble de l'équipe de tournage retenait son souffle, dans un silence total, sans doute pour laisser les acteurs se concentrer, ce qui a créé cette émotion toute particulière qui a marqué tous les spectateurs, quelle que soit leur opinion sur le sujet.
Christian Faure a ensuite évoqué les aléas du choix des acteurs : le premier choix ne portait pas sur Stephan et Cyrille, mais sur deux autres acteurs, qui se sont finalement désistés. Stephan et Cyrille ont donc été retenus ; sans aucun regret affirme Christian Faure, vu la qualité de leur prestation. Cependant, le réalisateur a déclaré avoir eu un cas de conscience du fait du physique juvénile de Cyrille, qui aurait pu le faire passer pour un mineur et susciter une confusion pour certains esprits chagrins. Finalement aucune réaction de ce type n'est venue semer le trouble.
Juste une question d'amour a été réalisé avec un soin inhabituel pour un téléfilm. Christian Faure est l'un des rares réalisateurs de télévision à faire systématiquement des story-boards, ces sortes de bande dessinées qui matérialisent en image ce qui va être tourné. Cette technique permet de fignoler le scénario dans ses moindres détails et d'avoir une idée précise de la manière dont on va le filmer. De même, les acteurs ont pu préparer leur rôle mieux qu'ils ne le font d'habitude en faisant, comme pour le cinéma, des lectures avant le tournage. Cette étape leur a permis de donner à leur texte un ton plus moderne. Comme le dit Pierre Pauquet : " Cyrille et Stephan ont embelli mon texte ".
Stephan Guérin-Tillié, avec un grand sourire, a insisté sur l'importance des trois étapes dans l'écriture d'un film : celle de l'écriture préalable, celle de la réalisation et celle du montage. Pour Stephan, " un bon acteur, c'est un acteur bête " Cyrille et lui n'ont pas voulu édulcorer le scénario. Le sobre " ils s'embrassent " du scénario est ainsi devenu un long baiser passionné devant la caméra. Une histoire d'amour n'est pas seulement platonique, et le plus important pour les personnages ce n'est pas qu'ils soient homosexuels, mais qu'ils s'aiment.
Pour Stephan Guérin-Tillié, il faut vivre ce qu'on joue. En revoyant le film, il a pensé " qu'est-ce qu'on était amoureux ! ". Les présents ont éclaté de rire et Stephan a précisé : " alors qu'il ne s'est rien passé entre nous ! ". Et qu'importe : c'est ce qui s'est passé à l'écran qui compte.
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